MOTS

 

MOTS

 

 

La mer toute première qui s’enfuit vers le large

Et les mots qui n’existaient pas.

Les milliers d’éclats, goélands aquatiques,

De confettis d’aluminium;

Sur l’éperon respiratoire

D’un contemplatif du silence.

 

Des optimistes, aux voiles jaunes d’enfant

Sur le métal de l’eau,

Dansent et se repoussent comme des aimants

Manipulés de main de maître

Sous le soleil qui ne veux pas

Qu’on le regarde droit en face.

 

La gravure blanchie dans le pastel épais

Sépare en deux la tâche bleue.

Là culmine une croix à foudroyer le ciel

Et son reflet se perd au fond.

Plonge la colline dans l’eau,

Grimpe la mer le long des pentes.

 

Un Clark qui monte au ciel une coque de noix

Tousse et grogne pour la ranger

La vapeur du diesel parle une langue morte.

Indien à quai, les voitures

Passent et s’arrêtent parfois

Insectes bruyants mangeurs d’air.

 

 

                                                                                                 Françoise CONTAT

                                                                                        Avril 2001 - Port de La Ciotat

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