Pour rêver

 

           Pour rêver

 

Le banc bon fait

Le vieux mur en ciment façonné de main d’homme

Laisse poindre son cœur aux plaies de son sommet.

Fait pour défendre un bien, il protège un fantôme

Donne tuteur au lierre et suggère un sonnet.

 

Le banc de pierre goûte à son ombre propice

La paix des lieux omis des listes du progrès.

La table, près de lui, sa dernière complice

Se nappe de lichen, de fougère à son grès.

 

Le soleil joue de tout, du bois et de la terre

De la mousse argentée, des trèfles en tapis

De ce rien qui nous dit : L’instant est éphémère

 

Prends garde de fermer l’accès au paradis.

L’engrenage à stoppé, du temps, la folle fuite

Preuve en est, à jamais, ce caillou insolite.

 

 

Françoise Contat Novembre 1996

Photo Eliane Nenant

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