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Les hommes (texte)

Les hommes

Cela se passait il-y-a bien longtemps sous le regard de Quault le grand aigle.

En ce temps-là les Dieux habitaient l’espace immense. Ils avaient crée le ciel et la terre, les étoiles et le soleil, la pluie et le vent. Cette création ils l’avaient réalisée tous ensemble.

Tlaloc, le Dieu bleu, avait crée les animaux vivant sous les eaux: le plancton, les crustacés, les poissons et les mammifères marins. Cette création lui avait demandé beaucoup de minutie car il avait crée de la plus petite méduse transparente à la grande baleine bleue.

Tezcatlipoca, le Dieu rouge, avait crée les animaux vivant sur la terre: les mammifères, les insectes, les reptiles et les batraciens. Cette création lui avait demandé plusieurs années de travail car il avait crée des milliers d’espèces plus différentes les unes que les autres.

Xipe Totec, le Dieu jaune, qui aimait le soleil, avait crée les oiseaux qui volent dans les airs: du grand condor à l’oiseau mouche. Comme lui ils avaient la grâce et la beauté.

Quetzalcoalt, le Dieu blanc, avait crée toutes les plantes qui couvrent la surface du globe, sur la terre et sous les eaux, jusqu’a la plus petite brindille. Elles avaient la force, la vigueur, et la semence des Dieux, était en elles.

Les Dieux qui habitaient l’espace immense n’avaient qu’un regret les animaux et les plantes ne les honoraient pas et ne leur étaient pas reconnaissants de leur création. Ils décidèrent donc de créer les hommes pour que quelqu’un les vénère. Alors .......

Tlaloc, le Dieu bleu, créa des hommes d’argile. Il les modela avec deux bras, deux jambes un corps et une tête. C’étaient des hommes à son image souples et doux     mais contrairement à lui mous et sans consistance.

Au premier orage Ils fondaient sous les assauts du ciel et il ne restait d’eux, à la fin de l’averse, qu’un petit tas de boue sans forme. La plus petite pluie leur état fatale.

Tezcatlipoca, le Dieu rouge, créa des hommes de bois. Il les tailla dans des essences d’arbre les plus diverses prises sur la terre entière. Sapin, noyer, olivier, orme, teck, santal, ébène.  Il les sculpta avec deux bras, deux jambes un corps et une tête. C’étaient des hommes à son image droits et fiers mais contrairement à lui secs et sans âme. Au premier orage, si un éclair les touchait, ils prenaient feu, s’affolaient et couraient en tout sens enflammant tout sur leur passage puis ils se consumaient en quelques minutes. Ils résistaient à la pluie d’orage mais le plus petit éclair était dangereux pour eux et pour leur entourage.

Xipe Totec, le Dieu jaune, ami du soleil, créa les hommes d’or. Il avait longtemps cherché la roche qui ressemblait le plus à son ami. Il la trouva au fond de la terre, la fit fondre, prépara un moule et coula des hommes avec deux bras, deux jambes, un corps et une tête. C’étaient des hommes à son image beaux et resplendissants mais contrairement à lui avides et avares au cœur parfois aussi dur que la pierre. Ils résistaient à la pluie de l’orage et aux éclairs aveuglants mais le Dieu en fit peu car l’or était rare et difficile à extraire.

Quetzalcoalt, le Dieu blanc, se mit à son tour à créer des hommes. Il choisit parmi les plantes qu’il avait crée un épi de maïs. Des grains écrasés il fit une fine poudre. Puis il s’infligea une légère coupure et laissa tomber quelques gouttes de son sang sur cette farine. Il pétrit la pâte souple et modela des hommes avec deux bras, deux jambes, un corps et une tête puis il les fit cuire. Quand la pâte fût cuite il insuffla la vie à sa création. C’étaient des hommes à son image des hommes véritables: souples et doux, droits et fiers, beaux et resplendissants.

Comme les tiges du maïs dont ils étaient issus ils  pliaient sous le vent d’orage mais droits et fiers ils relevaient toujours la tête. La foudre pouvait les brûler ils se consumaient sans enflammer le champ qui les avait vus naître.

Comme les épis de maïs qui grillent sous le soleil, ils avaient des couleurs changeantes et une chevelure blonde brune ou rousse, crépue ou lisse et même parfois blanche.

Comme les grains de maïs ils brillaient sous le soleil. Parfois doux et tendres quand une goutte de rosée perlait à leurs paupières, parfois durs et cassants quand la colère du soir les embrasait de sa lumière pourpre. Mais ils savaient toujours rassasier leurs enfants. C’était des hommes véritables.

Il y a de nos jours des hommes mous et sans consistance.

Il y a de nos jours des hommes secs et sans âme.

Il y a de nos jours des hommes avides et avares au cœur parfois aussi dur que la pierre.

Mais il y a beaucoup plus d’hommes véritables, reconnaissants aux Dieux de leurs créations, car un seul épi à donné beaucoup de bonnes graines et ce peuple là s’accroît sans cesse.

Tout cela se passait, il-y-a très longtemps, sous le regard de Quault le grand aigle.

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Les quatre divinités citées font partie du Panthèon du Mexique précolombien.

Tlaloc: Dieu de la pluie est représenté, dans toute la Mésoamérique, les yeux cernés de serpents et la bouche garnie de crocs.

Tezcatlipoca: Arrivé dans le Mexique central avec les Toltèques et dont l’animal emblématique est le jaguar.

Xipe Totec: Originaire de l’actuel état de Guerrero au Mexique, les Mixtèques l’adoptèrent comme Dieu des orfèvres.

Quetzalcoalt: Le “serpent à plumes”, Dieu de la végétation et de son renouveau. Chez les Aztèques Dieu de la pensée et des arts.

 

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