Renelde (chant)
Renelde
Par : Françoise CONTAT
Pensez à me citer quand vous ferez un racontage chanté lors de manifestations médiévales. Merci
Dans un petit village perdu
Une fillette sage et droite
Filait le lin et la vertu
Tissait des liens que l’homme exploite
Le seigneur craint dans le haut lieu
Avait pour nom Buchard de France
Dans les maisons tremblant un peu
Buchard le loup faisait préférence
Un jour maudit le seigneur vint
De son cheval prêt pour la guerre
De douce Renelde s’éprit soudain
Pour son lit le soir il l’espère
La vierge fière lui dit : non
J’offre encore mes bras à ma mère
Quand a mon cœur et son doux renom
Il est déjà à mon ami Pierre
Devant les serfs qui faisaient corps
Le seigneur éclata de rire
Ton mariage dépend encor
De mon bon plaisir et je vais te dire
Tisse pour moi vierge têtue
En fil d’ortie une chemise
Ta robe de noce sera vue
Quand dans la terre elle me sera mise
Renelde pleura de longues nuits
Mais un matin ou la vit prendre
Brassées urticantes d’orties
Au cimetière et sur les sentes
Elle sépara les brins mouillés
Fila, roula de ses mains fines
Au soir sur le métier monté
On la vit vider les bobines
Tout là-haut dans la tour de gué
Le seigneur fit mauvaise chute
La gorge en feu dût s’aliter
De venaisons, de vin verjute
Il prit nouvelle de la fleur
Et apprenant son triste ouvrage
Demanda à ses serviteurs
Au métier de faire ravage
Mille mains de mille lutins
Rebâtirent en la nuit propice
Renelde reprit au matin
Son travail à la haute lice
Buchard chuta, roula, jura
Contre Dieu qui créa la terre
Dans son château fort de légat
Inquiet soudain de ces mystères
L’homme était en grand courroux
Il juge l’enfant et la condamne
De par le fleuve peu ou prou
Noyez la vierge jusqu'à l’âme
Dans les eaux elle fût jetée
Mais deux murailles se levèrent
Les pieds au sec les yeux levés
Elle revint dans sa chaumière
Buchard ne quitta plus le lit
Quand elle cousit la chemise
De noce pour elle en sursis
De mort pour qui maudit l’église
Quand comme la parque Atropos
Elle coupa de ses dents aimables
Le dernier fil que tissa Logos
Buchard rendit son âme au diable
Les cloches sonnent à la volée
Pour le mariage de la belle
Pour le cortège séculier
Le glas égraine ses tons grêles
Quand mauvais cœur d’amour se farde
Les hommes se lient pour sauver
La pureté que Grand Dieu garde
Et rien ne peut les empêcher
De bon droit avaient hérités
Les villageois et la jeunette
Le seigneur était gangrené
Mauvais amour détruit la tête
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