Madrague
Françoise Contat
Mai 1999
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En ce temps-là, je racontais, dans le port de la Madrague de Montredon, aux enfants des écoles, des contes sur la mer et les marins. En attendant les cars j’observais la mer. J’opposais la féminité de la mer et de la vague à la masculinité du rocher, du roc. Et, un matin, comme je les inversais, ce poème s’est imposé.
Quand la mer, ce matin, fit l’amour au rocher,
Elle inventa pour lui les plus douces caresses;
Prit mille précautions pour charmer sa rudesse,
S’enroula sur ses flancs, parfuma son sommet.
Puis elle se cabra, Vrilla d’un jet ses eaux.
Et, prenant son élan comme horde sauvage,
Se jeta tout d’un bloc sur le tendre féage
Aux algues mouchetées de délicats cristaux.
Elle entra dans le roc avec force et passion,
Glissant ses eaux salées par chaque meurtrissure,
Créant, à chaque fois, pour nouveau taux d’usure,
Des cascades d’argent, de souples dépressions
Sur le cap prisonnier de son corps exclusif
Elle poussa, plus loin, alors sa langue humide
Et faisant écumer une vague perfide
Déposa sa semence au sommet du récif.
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