Matin pluvieux sur la tour
Matin pluvieux sur la tour
Sont venus ce matin : le soleil et la pluie
L’air sent la nuit passée, la chaleur de l’été
La mer repose encor, s’étire s’évanouie
Transpire de bonheur et de sensualité.
La pluie me fait trembler de sa froide caresse
L’eau bleue respire en moi comme un amant cruel
Qui pose sur mon cou, du matin, sa paresse
En un chaste baiser. L’onde se mêle au ciel !
L’oiseau de mer dressé sur ses pattes graciles
Hume, tel un vieux loup, l’horizon incertain
Le regard étonné p
ar ma présence hostile
Et s’envole aussitôt, en ce brumeux matin.
Je suis des yeux son vol, régulier, tranquille
Qui l’emporte très loin, petit point dans l’éther
Vers un havre promis par la terre fertile
Un abri, un repos, refusé par la mer.
Soudain dominant tout de son bruit de tonnerre
Un moteur d’avion glace l’air et mon cœur
En écho répondent, chacun à sa manière
Un bateau, un camion, un cri, un pleur.
Les hommes sont levés, il est temps que je parte
Ils ont pris possession du port et du ponton
Le fil s’est dénoué. Oh mon amie la parque
Je laisse dans tes bras, la flèche de béton.
La tour fondue 3/08/98
Françoise Contat
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