Aides
FESTIVAL DES SCENARISTES 4-7 AVRIL 2001
Ce jeu a été imaginé pour permettre à tous ; les scénaristes parrains ou non, public ou écrivain en herbe, de participer à l’énergie créatrice du festival. Deux heures seront donc consacrées, le matin au bar du festival, à ce jeu, afin d’écrire une courte scène sur un sujet imposé.
Chaque soir, deux étudiants en production de la Femis, sélectionneur des marathons 2000, choisissent une ou plusieurs scènes. Elles sont lues par les comédiennes du festival, au bar LTC, à partir de 20 heures, devant les invités et le public. L’heureux gagnant aura ainsi le loisir de se dévoiler, s’il le désire.
Un bateau au port :
Il y a une femme à l’intérieur et cinq hommes à l’extérieur. Un message à faire passer.
Intérieur/Extérieur, masculin/féminin
Je travaillais, à l’époque, un jour par semaine, dans les écoles de La Ciotat. Entre midi et deux je me suis piquée au jeu de l’écriture. J’ai concouru avec le texte qui va suivre mais à 20 heures …………. j’étais chez moi à m’occuper de nourrir mes trois enfants.
AIDES
Un bateau a rompu ses amarres, il est au centre du port.
Sur le quai quatre hommes debout, appuyés sur un garde-fou, le pied droit sur la barre inférieure, regardent le bateau en silence
Le premier est âgé, un peu vouté.
Le second plus jeune a le regard inquiet.
Le troisième adolescent, marmonne.
Le quatrième, à qui on ne peut donner d’âge, appuyé sur les coudes, se tord les mains.
……………………..
Un inconnu passe, maigre, le visage en coups de serpe, des yeux noirs et brillants. Il interroge le groupe
- Qu’est ce qui se passe ?
Personne ne répond
L’inconnu s’aligne au bord du quai, s’appuie sur le garde –fou, comme les autres, et regarde.
Le premier
- La loi dit pourtant que la fille meurt après le père.
Le second le regardant
- Ne parlez-pas de ça, ça porte malheur.
Le troisième
Taisez-vous, écoutez, je crois qu’elle appelle.
Le quatrième en se tordant les mains
- Je ne savais pas
L’inconnu
- On dirait
Ils se tournent tous vers lui
- que le bateau s’enfonce
Ils regardent tous vers la mer
Le second
- Je lui avais pourtant dit de ne pas prendre de risques
Le troisième
- Mais vivre c’est oser
Le troisième Timidement en regardant les autres
- Non !
Le premier
- Et puis elle est si têtue
Le quatrième en se tordant les mains
- Je ne sais pas
L’inconnu
- Je vous dis que le bateau s’enfonce
Ils montent tous, des deux pieds sur la barre inférieure du garde-fou, et se penchent en avant
Le troisième
- Mon Dieu ! Qu’est-ce qu’on peut faire.
Le second
- Il faudrait trouver une barque et aller la secourir.
Le premier
- Je suis si vieux, si fatigué. Je ne pourrais pas ramer.
Le quatrième descend de la barre, fait quelques pas sur le quai et, se ravisant, retourne s’appuyer au garde-fou
- Je ne sais pas
L’inconnu
- Regardez, le bateau s’enfonce
Le troisième désignant le vide sous lui
- Là, en bas des escaliers, il y a une barque avec quatre rames
Le second
- Bien je descends
Le troisième
- « Grand père » aide-nous
Le premier
- D’accord, mais je compte sur toi pour prendre pied sur la barque.
Ils descendent les quelques marches, ils montent dans la barque. Les trois, debout dans la barque, une rame à la main, s’adressent au quatrième sur le quai.
Monsieur, il reste une rame, est-ce-que vous nous aidez ?
Le quatrième
- Je ne sais pas, à que titre ?
Il descend les marches qui le séparent de la barque, lance sa jambe, hésite.
- J’ai peur de l’eau
Les trois, dans la barque, s’adressent au quatrième
- Aller, venez, courage.
Le second lui tendant la main
- Vous y êtes presque, sautez
On entend au loin une voix de femme qui hurle
- Pitié, j’ai peur, aidez-moi !
Le premier
- Voilà nous pouvons y aller
Le second
- Je tiens le gouvernail
Le troisième
- Je détache l’amarre
Le quatrième
- Je repousse le quai.
L’inconnu
- C’est fini, le bateau a coulé
Les quatre, dans la barque s’arrêtent de bouger rame en l’air.
Le second
- Nous aurions du la prévenir.
Le premier
- Elle aurait reconnu notre voix.
Le troisième
- Elle aurait luté.
Silence, bruit des vagues.
L’inconnu s’éloigne le sourire aux lèvres en faisant sauter une obole dans sa main.
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